Confronté à un boom de la construction et à une pénurie de sable provoquant des prélévements sauvages et difficiles à contrôler, le Cap-Vert va fournir du gravier et du basalt à la Gambie, qui lui enverra du sable.
Enfreignant l'interdiction, les entreprises de construction et les populations creusent plages et dunes pour se fournir en sable, indispensable pour la préparation du béton. En détruisant bon nombre de paysages, les extracteurs de sable menacent l'écosystème et la biodiversité, en particulier sur les lieux de ponte des tortues.
Plus grave encore, la modification des sols peut avoir des conséquences graves sur les côtes: des prélévements trop importants avaient poussé en début d'année la municipalité de Sal à interdire l'accès à des salines, le maire craignant que la mer vienne à inonder une partie de l'île amputée de ses dunes.
Par ailleurs, l'extraction clandestine et anarchique a parfois des conséquences tragiques: en février dernier, sur l'île de São Vicente, un jeune homme est mort enseveli alors qu'il chargeait du sable dans son camion.
Pour arrêter le pillage des plages et pour ne pas freiner le bâtiment, activité en pleine croissance et gourmande en main d'oeuvre, le gouvernement capverdien avait importé du sable de Mauritanie, mais l'expérience fut coûteuse et les prix à la vente avaient dissuadé les professionnels.
A partir d'aujourd'hui, le Cap-Vert exporte vers la Gambie du gravier et du basalt chargés sur un cargo, qui reviendra les cales pleines de sable.
28 Mai 2008