Après l'avoir appelée
Lana ou
Chã pour désigner son relief plat, les premiers explorateurs la rebaptisèrent Sal quand ils découvrirent les gigantesques salines à l'Est de l'île. Avec São Vicente, elle fut la dernière île à être significativement peuplée, au début du 19ème siècle, par des esclaves que des maîtres de Boa Vista chargeaient de surveiller leur bétail.
LE SELCa n'est qu'un peu plus tard que les salines furent exploitées par un certain Manuel Antonio Martins, dont l'ambition dévorante contribua à jeter les bases du développement de l'île: perçant un tunnel dans le cratère renfermant les salines de Pedra de Lume, jetant ultérieurement sa préférence sur d'autres salines plus au Sud, où il créa un petit village de maisons préfabriquées importées d'Amérique ainsi qu'un petit port du nom de Porto Martins (vite rebaptisé Santa Maria), en ramenant d'Angleterre la toute première ligne de chemin de fer installée sur l'ensemble des territoires portugais...
Personnage décisif dans la génèse de l'île qu'il aurait pu s'approprier si son appétit et quelques intrigues n'avaient pas finalement suscité la méfiance du pouvoir central, il mourut en 1845 à la tête d'une descendance nombreuse. Ses héritiers, trop gourmands, volontiers comploteurs, finirent par s'attirer les foudres du gouvernement et les salines furent finalement vendues à une compagnie française, les Salins du Cap-Vert, qui redynamisèrent un temps le site, avec la construction d'un téléphérique améliorant le transport des sacs de sel, jusqu'à ce que l'exploitation d'autres salines à travers le monde scella le sort de l'extraction et de l'exportation du sel de Sal.
L'AVIATIONAprès quelques tentatives sur d'autres îles, en particulier sur Santiago par l'Aéropostale française, et après quelques événements s'inscrivant dans l'histoire de l'aéronautique mondiale (l'escale des portugais Coutinho et Cabral à São Vicente), c'est sur Sal que la première vraie piste d'atterrissage fut construite à partir d'août 1939 par les italiens, choisissant l'île comme escale de mi-parcours pour leur liaison Italie-Amérique du Sud. Bloqué pendant la Seconde Guerre Mondiale, l'aéroport fut racheté, rénové et réexploité par les autorités portugaises à partir du 15 mai 1949.
Bien plus tard, ce sont les équipes techniques de ces avions qui créèrent la demande d'hébergement, et les propriétaires belges d'une demeure familiale bâtie à Santa Maria y ont répondu en louant des chambres, puis en ouvrant de nouvelles chambres spécialement destinées aux équipages: le Morabeza, premier hôtel de Santa Maria était né, il allait se développer au fil des années et existe encore aujourd'hui. C'est précisément parce que l'île accueillait l'unique aéroport international de l'archipel (jusqu'à l'ouverture en 2005 de celui de Santiago-Praia, suivi par Boa Vista en 2007 et São Vicente en 2008) que Sal concentre depuis longtemps l'écrasante majorité des projets touristiques et immobiliers.
LE TOURISMELa magnifique plage de Santa Maria est aujourd'hui bordée de grands hôtels et de vastes complexes résidentiels, et ce qui était encore il y a deux décennies un tout petit village est devenu un énorme chantier attirant de nombreux investisseurs, ainsi qu'une main d'oeuvre venue des pays voisins d'Afrique ou des îles voisines. Il y a aujourd'hui plus de 17000 habitants sur Sal.
La prolifération d'hôtels all inclusive a suscité à l'échelle nationale des polémiques remettant en question le bien-fondé d'une politique incitative à l'égard du tourisme: pour de nombreux opérateurs locaux, le tourisme rapporte peu, les clients restant à l'intérieur des grands resorts et consommant peu de produits locaux.
Mais la construction de nouveaux hôtels continue à rythme soutenu, la chaine Hilton annonçait par exemple début 2008 l'ouverture d'un établissement 5 étoiles à Santa Maria. Un projet évalué à plusieurs centaines millions d'euros de l'italien Stefanina prévoit la construction de milliers de villas ou appartements en lieu et place du village historique de Pedra de Lume, à proximité directe des salines rachetées elles aussi.
COUPS D'OEILSi l'île de Sal est à juste titre réputée pour ses très belles plages de sable blanc, son ensoleillement et ses très bons
spots pour surf, bodyboard, kitesurf et windsurf, il y a aussi des endroits à visiter : les salines de Pedra de Lume viennent tout naturellement en tête de liste, avec leur téléphérique de plus d'un kilomètre de long, la superbe couleur rose de cette eau de mer infiltrée et prisonnière du cratère, les vieux moteurs rouillés du petit chemin de fer depuis longtemps abandonné. A proximité directe, le petit port, la très belle chapelle et les corons du village de Pedra de Lume, où le célèbre chanteur Ildo Lobo grandit (il naquit le 25 novembre 1953 dans ce qui faisait alors office de pharmacie).
La grande ville d'
Espargos, au centre de l'île, est la capitale administrative de l'île, les commerces s'y développent, profitant de l'activité de l'aéroport tout proche. A quelques kilomètres plus à l'Ouest, le seul port de commerce de l'île,
Palmeira, offre aux plaisanciers un abri quand la houle se fait forte et quand la mer se creuse. Plus au Sud, la palmeraie de
Fontona est un véritable havre de paix se dressant sur la côté au milieu d'un désert: en été, tout comme à Murdeira plus au Sud, des tortues viennent y déposer leurs oeufs en bord de mer. Deux petites croix rappellent que deux italiennes y furent amenées et sauvagement assassinées, créant la stupeur et l'effroi dans un pays pacifique et accueillant. Au Nord de Palmeira,
Buracona ("le grand trou") est devenu un grand lieu d'attraction où convergent celles et ceux qui veulent se baigner dans l'eau turquoise et calme de cette piscine naturelle alimentée, ou plus précisément lêchée, par les vagues d'une mer furibonde et inoffensive.
Moins fréquentées, la plaine de
Terra Boa tout au nord de l'île offre des paysages rendus parfois surréels par les mirages qui s'y produisent, et à l'Ouest, la petite crique au pied du
Monte Leão (dont le profil dessine la tête d'un lion) est le lieu idéal pour une baignade fraîche en toute sérénité, tandis que de l'autre côté de l'île, la plage s'étalant au bas de la montagne
Serra Negra est une vraie merveille pour les baigneurs et pour les plongeurs.
Ils sont nés sur Sal:Ildo Lobo (chanteur)
Désiré Bonnaffoux (écrivain)
Nelson Marcos (footballeur)
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