Du Premier Ministre au Président de la République en passant par la toute nouvelle ministre de l'Economie, les autorités du Cap-Vert sont montées au créneau ces derniers jours pour expliquer que le pays devait être prêt à affronter les effets de la crise internationale.
Après son passage début 2008 de la catégorie des Pays les Moins Avancés (PMA) à celle plus envieuse des Pays de Développement Moyen (PDM), le Cap-Vert vit son baptême du feu avec l'augmentation constante et générale du prix des produits qu'il importe: des céréales aux produits pétroliers, l'archipel doit faire face à la valse des étiquettes tout en essayer de préserver le pouvoir d'achat du près du demi-million d'habitants. Chez les détaillants, le prix de certains aliments ont augmenté de 20 à 30% en quelques mois.
Ayant déjà légiféré le mois dernier pour soulager la pression fiscale sur l'importation et le commerce de produits de première nécessité, les autorités ont fini par autoriser la semaine dernière la hausse du prix des carburants, rapidement suivie de celle de l'électricité et de l'eau. Et malgré les efforts consentis par le gouvernement, le principal importateur de céréales annonce que, pour répercuter l'augmentation des cours sur les marchés mondiaux, le prix du maïs pourrait augmenter de 40% dans les prochains mois.
Dans cette ambiance de flambée des prix, la déclaration du vice-directeur exécutif du FMI en serait presque passée inaperçue: et pourtant, le satisfecit que l'institution internationale a délivré aux gouvernants est exceptionnel. Jugeant "impressionnante" l'évolution de l'économie capverdienne, le dirigeant du FMI a salué la gestion prudente et les performances de l'exécutif capverdien, tout en lui renouvelant son soutien en matière de conseil et de contrôle.
Des encouragements partiellement inaudibles pour certains professionnels comme ces éleveurs s'inquiétant du prix des céréales, ou encore comme ces chauffeurs qui, après une première manifestation le 1er juillet dans la capitale, menacent de bloquer Praia si le gouvernement ne s'explique sur la hausse du prix des carburants.
04 Juillet 2008