Depuis qu'il avait été chargé par le gouvernement de préparer la compagnie des Transports Aériens du Cap-Vert (TACV) à la privatisation, le canadien Gilles Filiatreault faisait l'objet du mécontentement des pilotes et du personnel au sol.
Lourdement endettée, la compagnie nationale est depuis longtemps une patate chaude pour tous les gouvernements qui se sont succédés. La privatisation décidée par le Premier Ministre José Maria Neves est un long processus qui a été retardé à plusieurs reprises et que l'entreprise de consulting américaine, la Sterling Merchant, mandatée par la Banque Mondiale, devait accompagner.
Des licenciements massifs et brutaux, la fin de certains acquis pour les pilotes, la fermeture d'agences et l'ouverture de nouvelles lignes marquèrent la reprise en main de la TACV par M. Filiatreault, dont les méthodes et les compétences furent lourdement contestées par le personnel et par la presse d'opposition. A la fin 2007, le contrat du directeur fut néanmoins prolongé de six mois. Ces dernières semaines, la tension monta encore d'un cran quand des pilotes annoncèrent leur départ ou quand un mouvement de grève fut évoqué.
Après sa déroute aux élections municipales de mai dernier et à quelques jours de la haute saison touristique, le gouvernement capverdien choisit l'apaisement en plaçant le capverdien Antonio Neves (jusque-là directeur de l'INPS, la Sécurité Sociale) à la tête de la TACV.
21 Juin 2008